La débâcle socialiste
offre une majorité absolue à Mariano Rajoy en Espagne
LEMONDE.FR |
21.11.11 | 00h12 • Mis à jour le 21.11.11 | 10h05
Le conservateur Mariano Rajoy sera le prochain président du gouvernement
espagnol. Le Parti populaire (PP), qu'il préside, a remporté les élections
législatives qui avaient lieu dimanche 20 novembre, avec une majorité absolue
de 186 sièges, sur les 350 que compte le Congrès des députés. C'est la majorité
la plus importante qu'ait obtenu le PP depuis sa création, en 1989. Le PP
arrive en tête dans 45 des 52 circonscriptions espagnoles.
Mariano Rajoy a lancé un appel à l'union des Espagnols dimanche soir. Il a
indiqué vouloir être "le
président de tous" pour "faire la guerre à la
crise", il a appelé à un "effort
de tous" car "il n'y aura pas de
miracle". Le président du PP définira plus précisément, lundi 21
novembre, les principaux axes de son action. En application de la Constitution,
la passation de pouvoir entre le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero et lui
ne devrait pas intervenir avant la mi-décembre.
C'est avant tout l'ampleur de la défaite socialiste qui fait le triomphe de
la droite. Car le PP a à peine progressé en nombre de voix et, en pourcentage
(44,02 %), il fait moins bien qu'Aznar en 2000. En face, les socialistes au
pouvoir se sont effondrés. Leur revers est historique. Avec 110 députés, ils
perdent 59 sièges et 4,5 millions des 11,3 millions qui s'étaient portées sur
leurs listes en 2008. Avec 28,35 % des voix (sur 99 % des bulletins dépouillés)
le PSOE enregistre son plus faible résultat depuis son accession au pouvoir en
1982. Jamais depuis lors il n'avait obtenu moins de 34 % des voix aux élections
législatives.
Le parti de José Luis Rodriguez Zapatero n'est plus en tête que dans deux
provinces, celles de Barcelone et de Séville. Le PSOE perd donc ses deux
principaux bastions et réservoirs de voix, l'Andalousie et la Catalogne. En
Catalogne, pour la première fois, il est devancé par les nationalistes de
Convergence et Union (CiU) et, en Andalousie, par le PP.
Les électeurs perdus par le PSOE se sont dispersés. Une partie d'entre eux
se sont tournés vers les écolo-communistes d'Izquierda unida (IU, gauche unie),
qui passent de 3,74 % à 6,85 %, soit environ 60 % d'électeurs en plus (et 11
sièges, contre 2 auparavant). D'autres ont pu se porter sur UpyD, un parti
centriste fondé par une ancienne socialiste, Rosa Diez, qui obtient 4,65 % des
suffrages et 5 sièges. Des centaines de milliers de voix se sont éparpillées
sur de "petites" listes, qu'elles aient déjà été
présentes en 2008 ou qu'elles soient nouvelles venues, comme celle du parti
écologiste EQUO (212 000 voix). D'autres enfin ont pu s'abstenir (à 28,31 %,
l'abstention a progressé d'un peu moins d'un point).
Au Pays basque, la gauche indépendantiste, qui n'avait pu présenter de
candidats depuis 2003 faute de se démarquer de l'ETA, a pleinement tiré profit
de l'abandon de la violence par l'organisation indépendantiste armée. Sous
l'étiquette Amaiur, ses listes arrivent en tête en nombre de sièges (6
députés), même si elles restent devancées par le Parti nationaliste basque
(PNV) en voix (24,12 % contre 27,42 %). Les socialistes, qui dirigent la
région, ne sont qu'en troisième position (21,54 %).
Cécile Chambraud
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