lundi 18 juin 2018

Le parapluie à Oviedo



J'habite à Oviedo, dans le nord de l'Espagne, ville de 221000 habitants. Mes amis français me disent souvent: "tu as de la chance, tu as le soleil, toi!" puisque l'Espagne est associé à l'astre-roi. J'ai du mal à leur expliquer que non, dans les Asturies, le soleil n'est pas au rendez-vous, il y pleut même plus qu'à Nantes, ma ville natale. J'ai regardé les moyennes annuelles: 786 mm/an pour Nantes et 1000 mm/an à Oviedo.
Les Asturies et la Bretagne ont beaucoup de points communs: le bord de mer, un paysage très vert, du cidre (donc des pommiers). En plus, ici, il y a des montagnes, c'est donc presque plus beau que la Bretagne.
Et la pluie, bien sûr!

Le "crachin" comme on dit en Bretagne, ici s'appelle l'orbayu (je devrais préciser également qu'il existe une langue vernaculaire, comparable au breton, qu'on appelle "llingua asturiana" mais le sujet est compliqué et sera exposé dans un autre post. En tout cas, je peux vous dire que les habitants ont un sacré accent  (au début, j'avais vraiment du mal à comprendre certaines personnes) sans parler d'un vocabulaire différent). 
Je voulais évoquer ici la relation qu'ont les "ovétains" avec leurs parapluies (au pluriel, bien sûr). Le parapluie est un objet nécessaire, d'autant plus qu'ici les gens n'utilisent pas de KWay, d'imper ou de capuche. Non. Ils s'habillent normalement mais ont toujours leur parapluie à portée de main. Et en été, les femmes ne renoncent pas à porter des sandales mais évitent les flaques!
Des parapluies, ils en ont à la maison, dans la voiture, au travail, chez leurs parents. Chaque personne possède en moyenne 6 parapluies.  Si une averse imprévue survient, on ne vous tiendra pas rigueur si vous empruntez un parapluie au travail. Il s'agit de le ramener le jour suivant. D'ailleurs, dans le porte-parapluie commun, il y a toujours une dizaine de parapluies qui ne serviront qu' "au cas où" et qui paraissent abandonnés (mais ils ne le sont pas!)
Le parapluie est donc un objet nécessaire mais qui n'a pas de valeur économique. Les "ovétains" les laissent, les oublient, les empruntent, les ramènent. 
Le parapluie le plus utilisé est le parapluie de grande taille, le parapluie pliant a peu de prestige et puis se retourne au moindre coup de vent. Il vaut donc mieux investir dans un bon modèle solide, coordonné à la tenue (les "ovétaines" sont très élégantes et apportent un soin fou à leurs vêtements, cela pourrait être un autre sujet de post, combien de fois j'ai pensé qu'elles se rendaient à un mariage perchées sur leurs talons hauts et puis non, elles allaient à leur travail).
Le parapluie apparaît aux premières gouttes, attendre un peu qu'il pleuve plus n'est pas de mise. Très souvent, il reste ouvert même lorsque l'averse est passée, je pense que l'important est de ne pas mouiller la mise en pli.
Le porte-parapluie est un objet nécessaire également. Dans le lycée où je travaille, il y en a un dans chaque classe et on a le droit de laisser sécher le parapluie un peu partout. Dans certains magasins ou administrations, il existe même un engin qui enveloppe dans une feuille de plastique votre objet dégoulinant : pratique mais pas écologique du tout!
Cela fait trois ans que j'observe les habitudes des habitants de cette ville où je prends un grand plaisir à vivre. Oviedo a la taille idéale, on peut tout faire à pied.  Quel bonheur, après avoir vécu le stress dans la capitale! Quelques gouttes en valent bien la peine!


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